Fables de Banjarmasin


Une Escale à Banjarmasin, c’est l’envie de sortir des sillages battus et de remonter un fleuve. De plus, un guide nautique indique la présence d’un marché flottant à ne pas manquer. Nous le chercherons, parcourant même 20 milles en annexe dans les bras du fleuve, pour apprendre qu’il est déjà terminé, le marché, il commence à 6h00 et termine à 7h30… du matin bien évidemment.

L’endroit est surprenant. Le ciel est argenté, comme la mer qui peu à peu prend des reflets d’or, puis de bronze, enfin de rouille. Une trentaine de cargos sont mouillés à 10 milles au large de l’embouchure du fleuve Barito. Ils attendent leur chargement.  Des remorqueurs se succèdent le long de l’étroit chenal qui mène à l’embouchure. Ils tirent des barges le long de l’étroit chenal, pleines de charbon en descendant, vides en remontant, inlassablement.

La cote est à peine visible, si basse. Nous zigzaguons entre les barges. Les équipages nous saluent, amusés de voir ce drôle de bateau jaune. Enfin le fleuve, eaux boueuses, berges bordées d’un fin rideau d’arbres, dernier relief de la forêt ancestrale, qui masque les terres cultivées.

Banjarmasin, c’est un port. des cargaisons de grumes attendent, plus loin, du charbon. Par moment l’air devient irrespirable, une usine de caoutchouc nous salue…

Nous nous engageons dons un bras de rivière, entre des maisons à pilotis. Sur les rives, les enfants n’en croient pas leur yeux, ils nous suivent en criant. « Hello Mister », « I love you ». C’est une croisière hors du temps parmi les pirogues, les méandres et les magasins flottants.

Un pont finit par nous barrer le passage. Sur un petit caboteur, des marins nous font signe de se mettre à couple.

C’est l’escale.